Trouvé à l'intérieur – Page 159Le Commentaires P. AUBENQUE , La Prudence chez Aristote ( cf. en particulier l'Appendice : « Sur l'amitié chez Aristote » ) , PUF , 1963 , rééd . 1976 . Mais, concernant l’amitié qui n’est pas un genre (comme ce sera le cas pour l’âme humaine ou pour les diverses couleurs constitutives de l’unité couleur), le plus peut constituer une espèce et le moins une autre. [11] Aristote, Éthique à Nicomaque, II, 3, 1105 a 35. Gérard CroteauDe la pluie au sommet du Groenland pour la première fois de mémoire d'homme. Robert R. Williams, Recognition. Aristote s'appuie en fait sur de multiples exemples pour distinguer dans l'amitié soit des ressemblances (le doux avec le doux selon Empédocle), soit des tensions entre des semblables selon Hésiode (« Le potier en veut au potier »), soit des affinités à partir des contraires selon Euripide: «La terre desséchée est éprise de pluie.» Nous pouvons nous réjouir de l'être de l'ami comme du nôtre propre, nous réjouir qu'il soit, simplement (27). Et chacun se comporte envers l’autre en raison de sa propre nature. Aristote prend soin d'ouvrir ses discussions de l'amitié par la constatation que l'amitié est « ce qu'il y a de plus nécessaire pour vivre (anankaiotaton eis ton bion). C’est ce qui le conduit à voir dans l’amitié par intérêt ou dans l’amitié pour le plaisir tout de même des formes d’amitiés même si elles sont inférieures car elles comportent une communauté d’intérêt ou une mise en commun de l’activité plaisante. 25 Cf. Toute amitié, en effet, a pour source le bien ou le plaisir, bien ou plaisir envisagés soit au sens absolu, soit seulement pour celui qui aime, c’est-à-dire en raison d’une certaine ressemblance ; mais dans le cas de cette amitié, toutes les qualités que nous avons indiquées appartiennent aux amis par eux-mêmes (car en cette amitié les amis sont semblables aussi pour les autres qualités) et ce qui est bon absolument est aussi agréable absolument. Ce n’est pas un sentiment, mais une «?vertu?». Tout cela déborde évidemment notre présent propos. [2] Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion, 1965, IX, 4, 3. [5] Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion, 1965, IX, 4, 2-3. Tricot, Vrin, 1972. La prompte volonté de l’amitié ne suffit donc pas. Trouvé à l'intérieur – Page 28L'accusé proteste solennellement de son innocence , s'en rapporte à sa vie irréprochable , à son caractère calme et conciliant , à l'amitié de longue date ... [21] Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 6, 11098 a 17. Mais à côté de l’amitié vertueuse, il en est d’autres, fondées sur l’utilité et sur le plaisir. Il y a donc (selon les degrés) trois niveaux dans l’amitié : soit une espèce fondée sur le bon (notamment sur le fait d'exister en conservant la vigueur de sa pensée intime), soit une autre sorte fondée sur l’agréable ou le plaisir, et soit une dernière espèce fondée sur l’utile. [18] Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 9, 1099 a 21. Dans ces conditions, les amis sont bons absolument en eux-mêmes par leurs actions lorsque ces dernières expriment leur caractère propre, mais cet état, difficile à acquérir et à conserver de manière constante, ne pourra pas être dépassé, [14] et, très souvent, ce qui est visé pour soi et pour autrui est seulement ce qui lui semble bien et non le bien (καλόν). Cela signifie que seuls les hommes vertueux (ou n'allant pas sans vertu) sont amis au sens propre et, comme pour la vertu, qu'ils le sont soit par disposition, c'est-à-dire par état (même lorsqu'ils sont endormis ou séparés peu longtemps), soit par activité (partageant la même existence vertueuse, c’est-à-dire des valeurs nobles). Mais, n'oublions pas que le concept de vérité varie selon les métaphysiques de chacun. De plus, parfois, l'amitié s'accompagne seulement de quelques vertus ; ce qui a conduit Aristote à nuancer en ajoutant : "Tout au moins, l’amitié s’accompagne de vertu". Lorsque les sensations prévalent, l'amour se tourne vers un objet susceptible de procurer uniquement un plaisir physique. Certes, l’amitié est d’abord naturelle mais elle va au-delà de ce point de départ spontané. Aristote défini l'amitié comme une vertu qui nous est indispensable pour vivre. A. O. Rorty, University of California Press, 1980), p. 301-340, en particulier 302-3; et Aristotle on the Forms of Friendship, in The Review of Metaphysics 30 (1977), p. 645-648. En revanche, pour les gens vertueux, ce qui est bon ou plaisant l’est pour un autre en fonction de deux raisons : l'homme vertueux dépasse l’émotion de l’attachement (qui pourrait également concerner des êtres inanimés) par une disposition (un état) qui lui permet de créer le choix délibéré du meilleur. L’éthique laissera donc de côté les théories des physiciens présocratiques sur l’amitié cosmique entre éléments semblables ou contraires, mais aussi les amitiés involontaires liées à une «appartenance ». Étude exhaustive sur l'amitié, qu'est-ce que l'amitié, les différentes sortes d'amitié, les difficultés de l'amitié, la nécessité de l'amitié. « Toute association est une parcelle de la cité ». Aristote traduit : il aime par essence son bien propre, la santé, et le médecin par accident. Pour lui, la recherche du bonheur n'est... Cézanne mondialisation: les Ãtats-Unis à la croisée des chemins, La culpabilité de lâOccident ou la recherche de la vie perdue. celle des gens de bien qui accomplissent des actes justes et modérés, c'est-à-dire de ceux qui savent ce qu'ils font, qui choisissent d'agir librement après réflexion, et qui sont, D'une manière très globale, l’amitié vertueuse est pourtant complexe. Dans le précédent billet, j’ai fait valoir que chez Aristote l’amitié est indissociable de la justice, qu’elle lui est supérieure en ce sens qu’elle va plus loin que la justice en la parachevant. Pierre BironHistoire ancienne mais édifiante, Pascal YiacouvakisPrévoir le temps avec précision à long terme est le rêve de tous les météorologues, mais force est de constat, Machiavel confiné, le médecin et le politique, Nicole MorganAu cours de sa vie relativement longue, Machiavel a connu cinq épidémies de peste, y survivant comme nous le faisons : fuite à la, Joël DecarsinTrump, icone de la société technicienne. Mais quel rapport y a-t-il alors entre ces trois sortes d’amitié ? John M. Cooper, Aristotle on Friendship, in Essays on Aristotle's Ethics (ed. Tricot, Vrin, 1972. [11]. Trouvé à l'intérieur – Page 401 ) Selon Pierre Aubenque , l'Éthique à Eudème et les Magna Moralia enseigneraient que « l'amitié n'est qu'un pis aller , un substitut bien imparfait de ... : l’amitié comme vertu civique. Merci pour le parti pris de faire découvrir à nous, les ignorants, les bijoux de la pensée occidentale, le moteur, qui continuent à donner forme à nos querelles, nos débats, nos désirs, aspirations, avec ce parti pris de bien différencier en quoi l’amitié pour les uns n’est pas l’amitié pour les autres. Il échappe ainsi à la passion. Trouvé à l'intérieur – Page 179APPENDICE SUR L'AMITIÉ CHEZ ARISTOTE ( 1 ) “ Ο θεός ου τοιούτος οίος δείσθαι φιλού . . ( Eth . Eud . , VII , 12 , 1245 6 14. ) On n'a pas l'intention de ... Puis, socialisé, il dégénère dans l'amour-propre, c'est-à-dire dans l'amour exclusif de sa propre considération. [4] Aristote, Éthique à Nicomaque, VIII, 4, 1156 b6. Or rien n'est stable pour ce qui relève du bien apparent : l’utilité n’est pas durable, elle varie suivant les époques, et ceux qui s’aiment pour ce qu’ils trouvent d’agréable, comme les jeunes gens entre eux, vivent uniquement sous l’empire de la passion et dans le seul plaisir du moment ; l’émotion amoureuse a ainsi pour source un plaisir éphémère, et "en avançant en âge, les choses qui leur plaisent ne demeurent pas les mêmes." En conséquence, dans les conditions de l'amitié vertueuse, l’amour de soi pourra devenir l’équivalent de l’amour de l’autre, à condition que l’autre soit comme moi-même, un autre moi-même (en vertu), séparé de moi, mais un peu semblable en vertu, donc surtout un homme de bien qui persiste vigoureusement et intelligemment dans sa bonté. Il sait que ce qui est bon peut être aussi agréable, et qu'il peut être également agréable à son ami, mais il demeure d'abord modéré en s'abstenant de certains plaisirs. Tout comme Platon, il réserve le terme éros pour désigner l’amour entre l’homme et le jeune garçon, le désir enflammé de la possession de l’autre. Dans L’Éthique à Nicomaque, la question de l’amitié occupe deux livres (VIII et IX) sur les dix qui composent l’ouvrage.Loin d’être conçue sur le mode du sentiment, l’amitié, chez Aristote est aussi une vertu cardinale. Tricot, Vrin, 1972. Enfin sentir qu'on vit est agréable par soi-même – la vie étant un bien par nature et s'apercevoir du bien qui existe en nous étant un plaisir." Certes, l’amitié qui repose uniquement sur le plaisir ressemble à la véritable amitié lorsque les mêmes satisfactions, les mêmes joies et les mêmes choses sont partagées. ; mieux, le chapitre entier sur la personne, p. 325-359. Le premier type d’amitié définie par Aristote est l’amitié “utile” ou “par intérêt”. Cette relation est donc basée sur un lien d’utilité : la relation vous apporte quelque chose de profitable (et à l’inverse, vous êtes tout aussi utile à votre ami). Par exemple, vous vous entendez bien avec votre voisin... Cela signifie que la ferme action stable de ce sentiment est inséparable d'un bien (καλόν). par Philippe Le Corroller - le 6 mai, 2018. Trouvé à l'intérieur – Page 12Par rapport aux textes d'Aristote , c'est risquer de manquer la part de vérité ... dans l'acquisition de la sagesse , le rôle de l'amitié est essentiel . Paul Ricoeur, dans Soi-meme comme un autre, porte une attention particuliere a l'ethique de l'amitie chez Aristote. Gaelle Fiasse expose dans son livre quels sont les enjeux ethiques et metaphysiques d'une telle lecture du philosophie grec. L’affection est ainsi un sentiment naturel et nécessaire aussi bien pour les hommes que pour les animaux : nous louons pour cela ceux qui sont bons pour les autres – le père pour sa progéniture et la progéniture pour le père, comme chez les oiseaux et pour la plupart des animaux entre les individus d’une même race. Ils sont donc bons pour eux-mêmes (essentiellement). [36]. Cependant, l'entrelacement des vertus avec les intérêts (notamment dans le partage des avantages) et avec les plaisirs conduit néanmoins chaque forme d'altruisme à se confondre un peu avec de l’égoïsme. Texte : Éthique à Nicomaque (site Perseus, texte grec) Lexique d'Aristote … Par conséquent, dans l¶optique de concrètement centrer notre analyse sur Aristote, il est pertinent de réfléchir la place d¶autrui, et par extension, de soi-même, à travers précisément le lien de réciprocité quarticule l¶amitié. Dans ce texte de l’Ethique à Nicomaque, Aristote décrit une forme d’amitié particulièrement rare et exigeante. Mais ce qui se meut comme porté par l’erôs, c’est l’être en puissance. Si c'est le cas, cette tension constitue une totalité qui peut se renouveler d'une manière originale et agréable. - 43 cm de pluie au Tennessee samedi dernier, et jusqu&. Dans le monde du zapping, conserver un contact avec les «classiques» est un acte de courage. Tricot, Vrin, 1972. Elle est naturelle entre parents et enfants, déjà chez la plupart des animaux (cf. La loi sociale fondamentale qu'illustrent la célèbre analyse du pur reconnaître réciproque, puis la dialectique du maître et de l'esclave, dans la Phénoménologie de l'Esprit (IV A), n'est qu'un point de départ, là où l'amitié a, par contre, valeur de fin; la nécessité du combat initial pour la reconnaissance, où l'on risque sa vie plutôt que de perdre sa dignité, montre bien, justement, le prix de la solidarité, de la reconnaissance réciproque recherchée. La véritable amitié naît de cette reconnaissance réciproque de l’autosuffisance de chacun. CLASSIQUES : Nous vous proposons au début de chaque mois la lecture d’un grand texte de l’histoire de la philosophie. Pour le dire autrement, durable et efficace dans le partage des avantages, l’amitié des hommes de bien (vertueux) est secondairement agréable et utile. Trouvé à l'intérieur – Page 170Sur l'amitié chez Aristote » ( 2 « version ) , publié en appendice de La Prudence , p . 179-183 . BARNEs , J. , « Aristotle's concept of mind » , in Barnes ... Tricot, éd. Du point de vue de sa nature (. Ainsi est-il capable de vous dire » Tu déconnes » lorsque parfois, effectivement, on déconne. Je relève la phrase du commentaire : « L’amitié par excellence repose sur le choix libre et réciproque de deux hommes égaux en vertu qui décident de passer leur vie ensemble ». Pour cela Jean Brun a créé l’expression ego-altruiste, car il semble que, pour Aristote, l’antithèse entre l’égoïsme et l’altruisme ne soit pas fondée. [25] Aristote, Éthique à Nicomaque, II, 9, 1109 a 36. Et, pour finir, me vient en mémoire un poème de William Butler Yeats, qui écrit à sa fille que, quoiqu’elle fasse, elle ne pourra pas empêcher qu’on l’aime… POUR ses beaux cheveux d’or fin. [33] Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion, 1965, IX, 9, 10. L’amitié persiste alors aussi longtemps qu’ils sont bons, car la vertu est une activité stable et permanente. Aristote, pour avoir examiné quelques opinions courantes à ce sujet, se montre insatisfait. 28 Cf. Référence bibliographique; Rouard Christophe. Trouvé à l'intérieur – Page 171Au sein de cette lignée dite «italique», Aristote, dans sa Métaphysique, ... comme Empédocle et Anaxagore, le premier faisant de l'Amitié un élément, ... L'amitié chez Aristote 9 Novembre 2011 By Claude Stephane Perrin ... Dans ce cas, "l'amitié consiste plutôt à aimer qu’à être aimé" [23] et "il faut que le meilleur soit aimé plus qu’il n’aime." Mais, concernant l’amitié qui n’est pas un genre (comme ce sera le cas pour l’âme humaine ou pour les diverses couleurs constitutives de l’unité couleur), le. C’est d'ailleurs le cas entre les jeunes gens qui sont constamment généreux après avoir eu l’habitude d’être plaisants, agréables. Pour Aristote, l’amitié est à distinguer de la simple bienveillance. [24] En conséquence, chaque homme devrait souhaiter à son ami le bien qui lui correspond : soit le plus vertueux, soit le plus utile, soit le plus plaisant, voire un moindre mal. Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous : Je cherchais la notion de l'amitié et de la réciprocité (et, par extension, le fait d'attendre quelque chose ou non des autres) en philosophie, j'étais tombée sur des extraits d'Ethique à Nicomaque d'Aristote, et maintenant sur votre commentaire du texte. Donc, ce qui manque de quelque chose est ami de ce qui lui manque.»(Lysis, 221 d e) D’où cette conséquence : celui qui se suffit à soi et ne manque de rien n’a pas besoin d’ami. Car le doute... Dans un projet philosophique qui vise à surmonter le pathos inhérent à nos existences mortelles, il importe de distinguer le gouffre, l'abîme et l'infini. - THÉORÈME DE L'AMITIÉ. notamment en créant les conditions pour se faire du bien réciproquement. La bienveillance se définit comme un désir de faire du bien à autrui. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre . [20] Mais quel rapport y a-t-il alors entre ces trois sortes d’amitié ? Trouvé à l'intérieur – Page 341Sans entrer dans les détails d'une analyse de la notion de pilia chez Aristote182 ... Parmi les diverses formes d'amitié données dans une société , Aristote ... [34] Aristote, Éthique à Nicomaque, 1157 b 36. Pour Aristote, la seule véritable amitié est l'amitié vertueuse. Il s’agit d’une simple inclination, une sympathie qu’on peut avoir pour quelqu’un qu’on n’a jamais vu et qui ne se traduit pas … Continuer de lire L’amitié L'amitié mutuelle est naturelle « principalement chez les humains » (a 20); « même au cours de nos voyages au loin, nous pouvons constater à quel point l'homme ressent toujours de l'affinité et de l'amitié pour l'homme » (a 21-22). Le communisme platonicien ruinerait, selon lui, cette amitié si vitale pour l'Ãtat : « L'homme a deux mobiles essentiels d'intérêt et d'amitié : la propriété et l'affection (to agapêton); or ni l'un ni l'autre n'ont place chez les citoyens d'un tel Ãtat » (ibid, 1262 b 22-23). ", fermaton.over-blog.com (Clovis Simard,phD), L'absurde devoir moral d'être heureux pour autrui, Le bonheur de vivre librement dans la nécessité.
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